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Vous devez avoir au moins 18 ans pour lire cette article. L’abus d’alcool est dangereux pour la santé. A consommer avec modération.
Saviez-vous que la France était le pays où l’on consomme le plus de whisky ? Cette eau-de-vie de céréales a su séduire des publics aux profils très différents et il existe des références luxueuses, atteignant parfois un très haut niveau de raffinement.
Avant de cheminer ensemble autour du monde, je vous propose le classement des meilleurs whiskys du monde selon les notes des membres du site WhiskyBase, une référence dans le domaine. Sans surprise, ils sont tous écossais.
Top 10 des whiskys du monde entier
Le meilleur whisky | Année | Alcool | Prix |
---|---|---|---|
1. Bowmore Samaroli | 1966 | 53° | ~32 000€ |
2. Strathisla RWD | 1967 | 57° | ~3 300€ |
3. Laphroaig RWD | 1970 | 57° | ~9 000€ |
4. Laphroaig RWD | 1967 | 57° | ~47 000€ |
5. Springbank Proof | 1982 | 57° | ~6 300€ |
6. Springbank SV | 1969 | 54° | ~7 000€ |
7. Ardbeg | 1976 | 54° | ~3 700€ |
8. Glen Cawdor RWD | 1964 | 43° | ~1 100€ |
9. Macallan Lalique | 65 ans d'âge | 46° | ~85 000€ |
10. Glenlivet RWD | 1955 | 43° | ~1 500€ |
Les 4 régions clés de la production de whisky
Les quatre régions dont vous entendrez parler le plus souvent si vous commencez à vous intéresser au whisky sont l’Écosse, l’Irlande, le Japon et l’Amérique du Nord (Canada et Etats-Unis).
L’Écosse
De façon étonnante, l’une des figures les plus connues de l’Histoire du whisky en Écosse est un Irlandais, Aeneas Coffey, qui a amélioré un procédé de distillation de l’Écossais Robert Stein.
La méthode, moins chère, de l’alambic à colonne, a permis à l’Écosse de devenir aujourd’hui l’acteur clé du secteur, avec pas moins des 2/3 de la production mondiale.
Dans ce pays, le whisky est un phénomène de terroirs. On y produit généralement des blends. Cependant, il n’y a pas d’unicité nationale, mais des identités propres par territoire. Les cinq régions de production majeures sont les suivantes : les îles et Islay, les Lowlands et les Highlands, le Speyside et enfin Campbeltown.
Lagavulin, une distillerie iconique d’Islay
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Le Lagavulin, c’est le whisky écossais traditionnel de l’imaginaire collectif, qui est tourbé, fumé et fait preuve d’intensité et de puissance. Il vient de l’île d’Islay. C’est un single malt réputé, et le Lagavulin 16 ans d’âge a d’ailleurs obtenu une médaille d’or aux World Whiskies Awards 2019.
Ce qui est également intéressant avec ce whisky, c’est qu’il fait partie de la sélection Classic Malts of Scotland. Ce label inventé par la marque Diageo, lui permet, certes de promouvoir ses produits, mais aussi de mettre en avant les Scotchs et les terroirs associés.
L’Irlande
L’industrie du whiskey irlandais a connu des soubresauts et des difficultés terribles, mais elle connaît aujourd’hui un net regain de popularité. Cela s’explique par des propositions rondes, moelleuses, plus florales et fruitées.
Le mode de production est très différent de ce que l’on observe en Écosse. Il y a en effet au moins deux distillations, et le plus souvent trois. Trois, c’est aussi le nombre de types de whiskeys produits sur l’île d’émeraude : le pure pot still, le single malt et le single grain. Des blended whiskeys existent aussi, par assemblage.
Connemara, un whiskey en contrepied
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Afin de vous montrer que le monde du whiskey irlandais ne se limite pas aux généralités, nous avons choisi de vous présenter une marque qui sort des sentiers battus, Connemara. Celle-ci appartient à la distillerie Cooley, qui produit son eau-de-vie avec deux distillations seulement.
Autre particularité : la saveur est en totale contradiction avec les références irlandaises traditionnelles ! Il s’agit en effet d’un whiskey tourbé, au nez appuyé sur le réglisse. Trois versions d’âge sont disponibles. C’est une référence, très réputée parce qu’elle sait allier douceur, onctuosité et force de caractère.
Et pour cause c’était justement l’ambition de Cooley, qui souhaitait concurrencer deux marques irlandaises dont les propositions sont généralement beaucoup plus proches de ce qui nous avions décrit au-dessus : Bushmills et Midleton.
L’Amérique du Nord
Le bourbon, c’est le whiskey iconique des États-Unis, associé à l’État du Kentucky bien qu’il puisse être produit ailleurs. Les Tennessee whiskeys sont aussi bien connus, notamment avec la marque Jack Daniel’s.
Le whisky canadien apparaît dans le sillage des whiskeys américains. En 1864, Hiram Walker pose les fondations ce qui deviendra Canadian Club, une marque encore réputée aujourd’hui. Un autre whisky canadien, le Crown Royal Northern Harvest Rye a été designé meilleur whisky du monde en 2016 par le journaliste Jim Murray.
Maker’s 46 : à la découverte du bourbon
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Avant de parler plus précisément du Maker’s 46, parlons du Maker’s Mark : c’est, un whiskey small batch – fabriqué en quantité restreinte et composé de whiskies de différents fûts – produit par la distillerie éponyme basée à Loretto, Kentucky. Elle est tellement fière de son produit qu’elle a décidé de s’y consacrer exclusivement en 1958.
L’entreprise écrit sur son site web If we could make our Kentucky straight bourbon whisky any faster, we wouldn’t. Traduit, cela donne : si nous pouvions fabriquer notre bourbon plus vite, nous ne le ferions pas. Ce côté exigence et tradition, la marque l’entretient aussi avec ses très belles bouteilles aux sceaux de cire rouge.
Le Maker’s 46 est fondé sur la même recette que son grand frère, mais vieilli plus longtemps, et les fûts se voient additionnés de douelles en chêne français bousinées, c’est-à-dire chauffées pour développer les arômes du bois. Il est plus complexe tout en gardant les notes épicées et vanillées classiques des bourbons.
Le Japon
Le whisky ne s’est développé au Japon que très récemment, puisque c’est en 1918 que celui qui est aujourd’hui considéré comme le père de l’industrie, Masataka Taketsuru, étudie la distillation à l’Université de Glasgow.
La pensée japonais comprend plusieurs concepts fondamentaux. Parmi eux, on trouve le Wa, l’harmonie, le refus de la discorde, et le Kenkyo, c’est-à-dire l’humilité. Cette philosophie se ressent jusque dans les arômes des whiskys, généralement doux et fins, généreux et bien adaptés aux premières dégustations.
Sur l’archipel, le marché est très largement dominé par deux marques, Suntory et Nikka – fondée par Taketsuru -, qui proposent respectivement le très célèbre Hibiki et l’excellent et accessible Nikka From the Barrel.
Kirin Fuji Sanroku, un acteur incontournable du whisky nippon
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Kirin est une brasserie surtout connue pour la bière du même nom, mais qui a investi dans le whisky. La Fuji distillerie lui appartient, et fabrique ce whisky avec l’eau de source provenant de la très célèbre montagne surplombant le pays du Soleil Levant, le Mont Fuji. D’ailleurs, Fuji Sanroku signifie tout simplement « au pied du Mont Fuji ».
Il est bien représentatif des whiskys japonais, et se révèle plutôt fin. En bouche, il se distingue par sa douceur, qui le rend appréciable par tous, débutants et confirmés, avec des saveurs fruitées et des notes de caramel et de chocolat.
Mais c’est sans doute sa couleur que l’on remarque en premier lieu, d’un or profond. Il s’agit d’un blended whisky dans la composition duquel rentre 3 whiskies de grain et 2 single malts.
Whisky : comment le choisir ?
Le type de whisky
Abordons immédiatement la fameuse question de terminologie : que veulent dire whiskey et whisky ? Le premier désigne les productions américaine et irlandaise, tandis que le second recouvre le reste du monde.
Il existe en réalité de très nombreux types de whiskies, et il est impossible de dresser une liste exhaustive. Voici néanmoins quelques termes que vous rencontrerez :
- Blend ou blended whisky : assemblage de whiskies de malt et de grains.
- Blended malt : plusieurs single malts assemblés.
- Cask strength : whisky embouteillé brut de fût, titrant entre 40 et 65%.
- Single malt : whisky provenant d’une distillerie unique.
- Single cask : whisky provenant d’un seul fût.
- Pure malt : whisky fabriqué à partir d’orge malté seulement.
Notez que le whisky de grain, qui entre dans la composition des blends, est bien moins fréquemment vendu seul, car considéré, en règle générale, comme moins subtil.
Certaines mentions sont plutôt associées à des produits haut de gamme, comme single cask par exemple. Vous entendrez parfois que les single malts sont de qualité supérieur aux blended whiskies : c’est faux. Certains blended whiskies sont excellents et cela fait désormais longtemps qu’ils sont reconnus par les spécialistes.
Naturellement, chaque type de whisky a ses caractéristiques propres, notamment sur le plan aromatique.
L’âge
C’est sans doute un critère dont vous avez déjà entendu parler. Sachez qu’un grand âge ne rime pas nécessairement avec une gamme supérieure. Cependant, il y a des conséquences aromatiques.
En effet, le vieillissement en fût de chêne confère au whisky la plus grande partie de ses arômes. C’est donc un paramètre avec lequel les distilleries peuvent s’exprimer.
Il est aussi important de comprendre que l’âge indiqué est celui du plus jeune whisky de la bouteille. Ainsi, si vous choisissez un blended malt 12 ans d’âge, un des whiskies entrant dans la composition peut très bien avoir 18 ans d’âge.
La majorité des whiskies affichent entre 6 et 12 ans d’âge.
C’est généralement passés 18 ans d’âge que l’on observe des différences notoires en termes d’arômes.
Les fûts utilisés
Le whisky peut vieillir dans des fûts de cognac, de sherry, ou de bourbon, qui ont tous leur particularités. Les trois plus connus sont :
- Le bourbon barrel, qui représente 97% de la demande, offre une capacité de 180 litres, et transmet des notes épicées ou de vanille.
- Le hogshead, d’une capacité de 250 litres, fabriqué avec une partie de douelles provenant d’anciens fûts de bourbon, utilisé en Écosse et en Irlande.
- Le sherry butt qui peut contenir pas moins de 480 litres, apparu en Andalousie et aujourd’hui très cher. Contenant à l’origine du xérès, ils confèrent aux whiskies beaucoup de puissance aromatique.
La région
La région peut être un motif de choix. La simple curiosité est un argument tout à fait valable. Nous avons déjà évoqué les quatre plus connues :
- L’Écosse, qui offre une diversité immense. Les whiskies d’Islay sont par exemple tourbés, alors que ceux des Lowlands sont floraux et légers.
- Les États-Unis et le Canada. Les premiers sont surtout connus pour le bourbon, auquel le maïs confère des arômes particuliers. Par abus de langage, le whisky canadien est souvent appelé rye whisky.
- L’Irlande dont les Irish whiskeys, à triple distillation, sont généralement fruités, et conçus à partir d’orge non maltée.
- Le Japon, qui imite essentiellement les modes de production écossais, propose de nombreux whiskies raffinés, qui font œuvre de subtilité et finesse.
L’étiquette
C’est une évidence, et pourtant l’on n’y pense pas toujours lorsqu’il s’agit d’acheter un whisky : lire l’étiquette peut vous donner de précieuses informations.
Il y a trois mentions obligatoires :
- Dénomination.
- Contenance.
- Degré alcoolique.
Notez que l’âge est une mention optionnelle et qui a d’ailleurs tendance à disparaître, même sur les produits haut de gamme.
Certaines distilleries choisissent de ne pas l’indiquer, le plus souvent pour éviter qu’une image de jeunesse ne vienne nuire à un produit par ailleurs de bonne qualité.
Le mode de consommation
Soyez rassuré(e) : il n’est pas du tout criminel de vouloir boire un cocktail à base de whisky, ni même d’aimer le whisky-eau gazeuse. Il faut simplement éviter de gaspiller une bonne bouteille pour ce type d’usage.
On appelle les whiskies utilisés dans ces situations des whiskies de soif : c’est ceux que vous trouvez généralement dans les rayons consacrés des supermarchés.
Whisky : comment c’est fait ?
Pour faire du whisky, il y a toujours trois ingrédients :
- Des céréales, par exemple de l’orge ou du maïs.
- Des levures.
- De l’eau.
Il y a cinq étapes, portant les noms suivants :
- Le maltage.
- Le brassage.
- La fermentation.
- La distillation.
- Le vieillissement.
Le maltage, qui ne vaut que pour les whiskys de malt est une phase permettant la libération d’enzymes. Il y a trempage, germination et séchage, via un four. Pour Ce dernier processus joue un grand rôle aromatique, par exemple quand on y utilise de la tourbe. On broie le résultat du maltage pour obtenir le grist.
Le brassage consiste à mêler grist et eau chaude : les enzymes permettent que l’amidon se transforme en sucres.
La fermentation est l’étape dans laquelle on ajoute de la levure au moût : les sucres se transforment en alcool. Il faut 40 à 60 heures pour cela.
La distillation s’effectue dans plusieurs alambics en cuivre. Elle vise à débarrasser le produit final des impuretés. Les procédés utilisés et les alambics choisis ont un impact déterminant sur le caractère du whisky.
Le vieillissement en fût dure au moins 3 ans, en Europe du moins, sinon l’appellation whisky n’est pas autorisée. La couleur et des arômes supplémentaires, notamment boisés, proviennent de cette étape.
Whisky : comment le servir ?
Pour être en mesure de vraiment profiter ou faire profiter d’un whisky de dégustation, voici les règles essentielles dont il faut vous souvenir :
- Optez pour une pièce lumineuse, ni trop chaude ni trop fraîche.
- Placez votre whisky dans une copita, un verre tulipe.
- N’ajoutez pas de glaçons.
- Vous pouvez ajouter de l’eau, après avoir senti et goûté.
Il existe aussi ce que l’on appelle les whiskys de soif.
Ceux-ci n’offrent pas les mêmes qualités aromatiques et gustatives, et vous pouvez les boire avec de la glace, et même de l’eau gazeuse voire du soda. Ce sont ceux que l’on sert le plus fréquemment dans les bars, dans un verre à fond plat, le tumbler.
Whisky : comment le conserver ?
Le whisky est plutôt facile à conserver. L’erreur à ne pas faire est de confondre whisky et vin. Contrairement à ce dernier, le whisky ne vieillit pas en bouteille.
De ce fait, les règles pour le garder longtemps sont surtout affaire de bon sens : on le stocke debout, à température ambiante, et à l’abri de la lumière et des odeurs.
Le plus gros risque pour votre whisky, lorsque vous l’ouvrez, c’est l’oxydation de l’air contenu dans la bouteille. Pour régler ce problème, vous pouvez vous équiper de petits flacons où transvaser le contenu d’une bouteille bien entamée.
Simplement penser à replacer le bouchon juste après vous être servi(e) est également une idée judicieuse.
Une bouteille, même ouverte, peut être conservée plusieurs années, avec certaines exceptions, comme les whiskys tourbés, qui peuvent évoluer rapidement.
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